Ma barbe, cette bête

Aujourd'hui, sur un coup de tête, je me suis rasé.

En fait, hier je l'avais raccourcie un peu... Un peu trop.

Depuis ce matin que je me regardais dans le mirroir du pick-up et j'étais tout débalancé.

La passion n'y était plus.

Alors je l'ai rasée.

Tuée.

Cette barbe que j'entretenais depuis le 5 novembre 2012, qui m'a suivi dans 4 pays de l'asie. Cette barbe qui a méritée d'inombrables commentaires d'humains des 2 sexes.

Cette barbe qui mangeait autant de beurre de pinottes que moi.

Cette barbe qui me donnait du caractère à la tonne. Un air de marin. Un air de pirate. Un air de gars, un vrai.

Cette barbe qui me démarquait de la masse.

Cette barbe, cette masse.

Mon père vient juste de me dire ''C'est comme si t'avais eu un déguisement''.

J'ai même pas gardé la moustache. S'aurait été une insulte.

Top moment de ma barbe:

Assis sur un ti banc en plastique devant mon auberge de jeunesse, à Bangkok, durant leur nouvel an. J'ai un fusil à eau (et une barbe) et j'arrose qui bon me semble dans leur face. Un couple dans la trentaine se tenant par la main, venant du moyen-orient, ceux que leur barbe fait partit de leur religion, passent devant moi. Je ne les arrose pas, ils étaient bien habillés. L'homme me regarde en passant, je lui sourit. Après 2 mètres, il s'arrête, comme si soudainement il était inspiré. Il se tourne et me pointe en disant à sa femme: "Mielleuse (Honey), regarde, c'est une barbe comme ça que je veux!" Il s'approche de moi pour mieux la regarder. On jase barbe. Une moto s'arrête derrière lui. Un conducteur adulte, 2 enfants en arrière de lui, armés de fusils à eau. Le devoir m'appelle.

Je l'aimais, ma pilosité faciale. Secrètement je l'appellais ma barbe d'écrivain. Entre 2 lignes je la flattais d'un air penseur.

J'ai des sueurs froides en écrivant ce texte. C'est plus dur. Pour vrai.

Un jour tu vas revenir, je le sais, je le sens.

Le jour en question. C'est de la farine, pervers!

Merci Mélanie de corriger mes fautes ;)