Alors voilà, c'est déjà mon deuxième jour de retour au Vietnam après 3 ultra courtes semaines de vacances à Montréal.
Ce petit retour au bercail, booké sur un coup de tête quand tout semblait aller mal pour moi à Ho Chi Minh Ville, a fini par se prouver essentiel.
Essentiel pour se reposer. Essentiel pour se ressourcer. Essentiel pour se remettre les idées en place. Essentiel pour s'inspirer.
Essentiel pour ne rien regretter.
Après un gros fuck-up de la part de China Airways qui a faillit me couter 4 jours de retard, je me suis retrouvé à Otterburn Park, dans le coin du Mont Saint-Hilaire, dans la nouvelle maison de mes parents. Il faisait à peu près 20c, avec de la pluie et du vent. Moi et mon père on est allés à l'épicerie... Lui en shorts et t-shirt, moi en jeans, hoodie et jacket, complètement gelé.
Le monde me regardait bizarre au petit café du coin.
Après 2 semaines de cavales sur les nombreux sofas de copains, la dernière soirée, assis dans la cour de mes parents sur le bord d'un petit feu avec quelques amis, à boire de la bonne bière et rire, respirer l'air frais et déguster une poutine, je me suis surprit à me demander "mais est-ce que je m'en retourne pour de vrai moi-là? Est-ce que je suis en train de faire le bon choix?".
Je me le suit demandé encore pendant que je disais mes au-revoirs à mes parents à l'aéroport, ma mère avec un petit air penseur et mon père qui essayait de pas avoir les yeux plein d'eau.
Assis dans le taxi Vietnamien s'éloignant de l'aéroport, l'air climatisé dans le tapis pour ignorer la chaleur accablante, j'étais en train de regarder le décor défiler. C'est pauvre. C'est chaotique. C'est poussiéreux. Je suis seul. C'est loin, si loin. Je me suis encore surprit à me demander "Est-ce que j'ai fait le bon choix? Est-ce que j'aurais du rester au Québec?"
Après avoir ramassé les clefs de ma nouvelle chambre et défait mon sac, je suis allé me promener dans mon nouveau quartier où il ne semble pas avoir grand autres "Westerners". Je me suis senti petit dans mes shorts pendant un gros 4 secondes, jusqu'à ce que je donne un sourire à une ptite madame qui me fixait de dessous son chapeau cônique, et qui m'envoya la main avec un gros sourire plein de manque de dents.
"Ouaip" je me suis dit, "T'as fait le bon choix". J'ai marché 10 minutes le temps de me trouver un banh-mi et de bien suer ma vie, et aussi de me faire rentrer dans le dos par un petit garçon en vélo.
J'étais sur le bord de la rue (les trottoirs, c'est pour les parkings et restos) en train de marcher quand une petite madame a reculé sa moto hors d'une petite porte, directement dans la rue. Comme c'est par leur coutume de regarder avant si quelqu'un pourrait s'y trouver, elle s'en allait clairement me rentrer la moto dans les genoux, alors j'ai fait un petit pas vers la gauche pour l'éviter. C'est à ce moment que le garçon m'a percuté, à quand même pas pire vitesse. C'est pas dans leurs habitudes de prédire ce qui va se passer dans la prochaine seconde non plus, alors il n'a surement jamais pensé que j'allais essayer d'éviter la madame et la moto.
Il m'a rentré dedans par derrière, la roue dans la jambe, le guidon dans le dos et le coude gauche, et lui qui a faillit tomber sur la madame. Si j'ai appris quelque chose à propos du Vietnam, c'est que les accidents c'est tellement commun que se fâcher, c'est que pour les cas ultimes. Je me suis retourné pour voir si la petite madame était ok. Elle semblait sermonner le gamin, qui lui de toute manière avait des écouteurs sur les oreilles, donc il ne l'écoutait pas. Il m'a regardé d'un air effrayé, en train de ramasser son vélo.
Je lui ai envoyé la main et donné un sourire malgré ma douleur (mon coude fait mal encore, mais j'ai vu pire dans mes jours de skateboarding) et j'ai continué ma marche. Il est passé à côté de moi après quelques instants et a insisté pour me dire "Sorry sir", très rare au Vietnam. J'ai fait un air approbateur en hochant la tête.
Le soir je suis allé manger avec mon amie Rose, ancienne collègue de travail qui déteste autant que moi cuisiner. C'était délicieux, comme d'habitudes. De petits plats de cuisine Viet du centre du pays. Ensuite on est allés boire une bière sur le bord de la rivière et Rose s'est mit à me raconter plein d'histoires de fantômes, car Septembre, c'est le mois des fantômes au Vietnam!
Les gens brûlent de l'argent et lançent du riz dans la rue pour les "Hungry ghosts", ceux qui meurent sans cérémonie. Si ils deviennent trop affamés ils deviennent méchant.
J'ai plein d'histoires de fantômes que j'ai hâte de vous raconter, mais c'est pas pour maintenant. J'ai demandé à Rose qu'on aille se prendre un café cette semaine et qu'elle me raconte toooooout et me laisse prendre des notes, mais elle m'a dit que je devais la payer. "Don't worry, I offer competitive prices", qu'elle me dit. Je pense que quelques soupers vont faire l 'affaire, j'aurai qu'à l'enregistrer en secret avec mon app de Voice Memos (truc de mon ami Guillaume).
Aujourd'hui c'est le jour d'indépendance du Vietnam. Ça l'air qu'il va y avoir des feux d'artifices au dessus de la rivière, et énormément de traffic. Je sais pas encore si j'y vais, j'hais les foules.
Bon matin!
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