Wednesday 25 February 2015

Danang

Danang, la ville où j'ai passé le plus de temps au Vietnam. C'est au centre du pays, sur le bord de la mer. La ville est divisée en deux. Sur le bord de la mer, ce sont de gros hotels entourés de restaurants pas de murs, il y a juste un toît et plein de petites chaises et tables en plastique. Partout sur le bord du trottoir, de gros bacs plein d'eau pour garder la bouffe de mer fraiche. Des crevettes, des escargots, du poisson.

Ensuite il ya de petits hotels si mince qu'il y a seulement une seule chambre par étage, sur 7 étages. Des fois il n'y a rien autour et on se demande comment ça tient. Ajoutez de petits restos de Pho installés sous une toile orange et quelques palmiers, et vous avez Danang sur le côté de la mer.

Il parait que 5 ans passé, il n'y avait absolument rien, seulement de petites maisons et c'était encore très "old-school". SI vous regardez bien la nuit, vous remarquerez que presque tout les hotels sont complètement vides.

En s'éloignant de la mer on croise une rivière qui sépare la ville en deux. Il y a 5-6 ponts pour traverser, tous uniques. Mon préféré, le Dragon Bridge, est un pont dont la structure est construite comme un dragon jaune qui zig-zag de haut en bas tout le long du pont. C'est super beau! La nuit, il change de couleur, de jaune à vert à bleu, et des lumières blanches descendent du sommet de son dos, comme le reflet d'écailles. Samedi à 9pm, plein de gens se rassemblent pour voir le dragon cracher du feu. C'est plein de familles et de vendeurs de ballons flottants, des copies de Spider-Man, de Gangnam style, de Angry Birds. Le plus drôle, c'est qu'après avoir craché du feu, le dragon crache de l'eau... BEAUCOUP d'eau. C'est hilarant voir tout les gens se sauver comme si Godzilla attaquait, pour pas être mouillés.

De l'autre côté de la rivière, la ville me fait penser un peu à l'Avenue Mont-Royal. Il y a beaucoup d'arbres, plein de petits cafés remplis de petits viets qui jasent et jouent aux cartes. Y'a pas trop de grands buildings, sauf sur le bord de la rivière où il y a quelques hotels de plus et des restos à saveur de voyageur et où on paye 50$ pour un repas au lieu de 2$.

J'aime pas trop mme promener pendant l'heure de pointe (imaginez 5 scooters par auto normalement, c'est tassé, c'est tout croche, ça klaxonne) mais c'est là qu'on voit ma scène préférée: les grands-papas qui ramènent les petits de l'école. Imaginez, sur une petite moto, un Vietnamien agé, la cigarette aux lèvres. Il porte son habit du dimanche. Il s'est surement battu contre les Américains. Assis devant lui sur le banc, les petites mains sur le guidon, le visage insouciant, un enfant de 5 ans te regarde, les yeux tout grands. Woa! Un blanc!

Le soir, les cafés sont remplis d'étudiants au lieu d'hommes retraités. En passant devant les bars on peut les entendre crier MOT HAI BA YO! (1-2-3-GO!), leur version de "Santé", alors qu'ils se donnent en compétition, qui peut boire le plus de bières. C'est pas rare voir 2 gars transporter leur ami complètement torché.

Je vais m'ennuyer de cette ville, où il fait bon vivre et personne ne t'achale pour acheter leur cossins fait en papier.

Tuesday 24 February 2015

Être loin

Dans 2 jours, ça va faire 6 mois que je suis parti.

Je suis maintenant parti plus longtemps que la dernière fois. Dans 1 autre mois, j’aurai accumulé 1 an de présence en sol asiatique.

Mon père est parti hier, après être passé 3 semaines beaucoup trop courtes avec moi. Belle surprise à l’aéroport de Da Nang : son vol n’existait pas.

Je dois avouer que mon voyage commence à faire sentir son poids. Je suis à une intersection assez intéressante… Entre être un voyageur et un immigrant (mon sac est trop gros et lourd mais je n’ai pas de maison) et je suis en train de devenir un vieux grincheux… Je me sens seul mais je n’ai pas la patience pour commencer de nouvelles amitiés. Presque tout le monde que je rencontre me tape sur les nerfs après quelques minutes… Suis-je en train de devenir un de ces misérables anciens punks complètement asociales et détachés de la réalité que je trouvais si insignifiant jadis?

Le nouvel an lunaire (nouvel an chinois pour le reste de l’Asie, mais le Vietnam l’appelle comme ça car ils détestent les chinois) vient de se terminer, et comme à noël chez nous, tout est fermé, pour plus d’une semaine. En ce moment, je suis en train de décider si je prends un vol pas si cher d’ici à Saigon où j’irai travailler, ou si je continue ma route en moto.

Lucy en a mangé toute une durant ma première escapade, avec la pluie, la pire chose pour son petit moteur sans protection. J’ai 2 jours à attendre ici, le temps que mon mécano recommence à travailler. Je suis passé chez lui plus tôt, il était fermé mais m’a invité à boire du vin fait maison accompagné de fish jerky, aussi fait maison, super bon, et je ne suis pas tombé aveugle.

Ma petite Lucy boite, ou plutôt son pneu d’en avant, est un peu croche, alors quand je vais vite (30-40 km/h, je sais pas, mon truc à mesurer la vitesse est brisé) j’ai l’impression d’être sur un petit cheval, pas l’idéal pour faire de la longue distance. Le mecano m’a donné un prix : pour 20$, il me pose de nouvelles suspensions avant et répare mon pneu. J’achète!

Alors en attendant je prépare ma descente… Moins évident, je suis passé d’un sac de 12kg et un sac à dos presque vide à un sac bourré de 16kg, un sac à dos rempli et un autre petit sac avec pas un mais deux laptops… Ils n’annoncent pas de pluie pour quelques mois, mais des fois dans les montagnes c’est un autre climat. J’ai un peu plus à perdre si je ne planifie pas bien, disons.

Ça fait longtemps que j’ai écrit! J’ai perdu l’envie on dirait. Peut-être parce que j’ai perdu l’impression que j’écris pour moi et me soucie trop de ce que vous pensez, vous, mes 6 lecteurs. Ridicule!

En Janvier, il faisait 15c ici à Da Nang. Je me suis loué un petit appartement à 2 pièces d’où, tous les soirs de 7pm à 11pm j’entendais le karaoké d’en face. J’avais ma petite routine : mon banh-mi à 7 :30 AM en me rendant à l’école, cours toute la journée, le soir je mangeais à un resto choisi au hasard un plat choisi au hasard avant de retourner à mon petit appart faire des devoirs.

Je connais un peu plus la culture vietnamienne. Je ne drague plus les filles, ça ne vaut pas la peine. Ou bien elles ne comprennent rien (normal, je parle pas Viet) ou bien elles se font supplier pour ne rien donner en retour (‘J’ai quelque chose’ 30 minutes après l’heure convenue pour la rencontre est très commun) ou bien c’est le mariage qui entre en jeu immédiatement (bon moyen de défense contre ces blancs si achalant).

Ensuite, tout le monde semble mentir ici. Sans arrêt. À propos de tout. Souvent pour se rendre intéressant. Si vous demandez des directions à quelqu’un, attendez-vous à avoir à les redemander dans trois minutes. Ils ne sont pas capable de dire ‘I don’t know’. Très frustrant pour quelqu’un qui considère être honnête son principe le plus important.

Un autre exemple : je cherchais à importer du café, avant d’apprendre que c’est illégal au Canada car leur procédé n’est pas considéré salubre (une arnaque des gros vendeurs?). Un homme me dit qu’il a une famille qui fait pousser le meilleur café du Vietnam (il y aurait au moins 50 sortes de café au pays) et qu’il va m’y amener. Bien sûr je ne crois pas qu’il ai ‘le meilleur’ mais c’est un début. Après quelques bières qu’il paye, il accepte de m’amener à la plantation, pas si loin de la ville dans les montagnes. Il m’amène au marché de la ville et me suggère d’acheter du insta-coffee… Best in Vietnam! T’avais si besoin d’attention? J’ai perdu 3 heures de ma vie.

Mais bon, la vie continue, chaque jour j’apprends quelque chose de nouveau… que ce soit vrai ou non. J’essaie un nouveau plat chaque semaine, si c’est pas tous les deux jour.  Si tout va bien, la semaine prochaine je suis de retour sur la route, comme je l’aime, à explorer le reste du pays. Au menu : petites routes tranquilles au milieu de champs de riz, plages abandonnées, recherche d'emplois et kite-surfing… C’est le temps de charger la GoPro!


A plus! 

En train de planifier mon prochain mois